À propos

Aussi géniales que les Quatre Saisons bien que moins connues, les Sonates pour violoncelle de Vivaldi ont décidé Emmanuelle Bertrand à changer le diapason de son violoncelle pour aborder la musique baroque avec l’un des grands interprètes de ce répertoire : l’inventif Jérôme Correas, accompagné de quelques musiciens des Paladins. Entre interprétation et improvisation, la mise en lumière de ces sonates soigneusement sélectionnées parmi les douze que l’on a retrouvées du compositeur est le plus bel hommage que l’on pouvait rendre au prêtre roux de Venise.

À Venise, au début du XVIIIe siècle, les sonates pour violoncelle et basse continue rencontrent un vif succès. C’est dans ce contexte que Vivaldi compose ses six sonates, entre 1720 et 1730. À l’image de l’existence de leur créateur, elles connaissent un destin romanesque : recopiées au milieu des années 1720, elles ne sont finalement publiées à Paris en 1740. Certaines ont disparu. Ces sonates constituent un ensemble à part dans l’œuvre de Vivaldi, dont on sait la prédilection pour le violon. Conçues à partir de danses, ces sonates suivent certes le mouvement canonique lent-vif-lent-vif, mais offrent surtout une expérience sensorielle, qui appelle intuitivement le geste chorégraphique. Alliance de fantaisie et de mélancolie, cet ensemble de sonates témoigne de la grâce expressive de Vivaldi.