À propos

Lucrèce, noble femme romaine, vient d’être violée par le fils du roi Etrusque, ces envahisseurs occupant Rome.

Elle s’avance sur scène pour raconter son histoire et prendre à témoin les dieux, sa famille, le monde entier. Elle passe de la sidération à la souffrance, du désir de vengeance au besoin d’être pardonnée, à la recherche de son honneur perdu. Mais comment continuer à vivre ?

C’est à Rome que Haendel compose en 1709 sa « Lucrezia ». Inspiré par Scarlatti, dont la cantate « La Lucretia Romana » fut un modèle du genre, il redonne vie à un personnage historique et mythique à travers un véritable opéra miniature. Tout comme celle de Scarlatti, sa cantate est un tour de force pour l’interprète, qui porte par son chant un discours aussi intime qu’audacieux, aussi troublant que sincère.

Conscients de l’importance et la force du sujet, ces deux compositeurs écrivent une œuvre très personnelle, où alternent des récitatifs dans lesquels les sentiments, les douleurs du personnage sont ressentis physiquement, et des airs expressionnistes, tour à tour virtuoses ou hallucinés. On y voit une Lucrèce chantant jusqu’à la limite de ses forces, et à la fin déjà ailleurs, comme happée par la mort.

A travers cette passionnante exploration musicale des sentiments humains, le mythe de Lucrèce traverse les siècles. Il arrive intact dans sa force et sa violence jusqu’à notre époque où il résonne particulièrement.

Distribution

Amel Brahim-Djelloul, soprano
Nicolas Crnjanski, violoncelle
Jérôme Correas, clavecin et direction

Mentions de production

Dans le cadre de la saison 2022-2023 « Musique baroque en Avignon »